Mylène Cebe est infirmière de formation. Elle travaille sur le projet OCS en tant que responsable du suivi des patients ayant des maladies chroniques, en particulier sur le thème de la santé sexuelle et reproductive.
Afin de connaître les besoins en matière d’éducation à la sexualité sur le bas Oyapock , elle s'est rendue début mars à Camopi (village amérindien situé à quelques heures en pirogue de Saint Georges) pour y rencontrer des élèves, accompagnés par leurs enseignants. Un questionnaire leur a été remis sur leurs connaissances et habitudes liés à la vie affective et sociale, dans le but d’organiser des séances de prévention adaptées au milieu scolaire.
Elle raconte :
"L’analyse des questionnaires n’est pas encore terminée mais de ce que j’ai pu voir en y étant c’est qu’il y a un réel besoin en santé sexuelle et reproductive.
Ce qui m’a marqué : les connaissances des jeunes élèves en matière de contraception, notamment des jeunes filles ayant déjà ou déjà eu un implant contraceptif. Les élèves ont déjà des idées bien pré conçues, et pas forcément réelles de ce qu’est la sexualité.
Le contexte de Camopi avec une forte alcoolisation générale, aggrave les situations de violences conjugales, sexuelles et donc de grossesses précoces et/ou non désirées.
Les interventions en classe prennent tout leur sens dans la mesure où le droit de chacun et du respect du corps semble peu pris en compte, les réponses des élèves sur des questions comme « Qu’est-ce qu’évoque pour toi la sexualité ? » sont parfois négatives et/ou non adaptées.
La difficulté majeure pour intervenir à Camopi, c’est qu’actuellement, il y a peu de réactions lors d’un signalement et malgré des actions faites par les acteurs de santé, peu de solutions s’offrent pour le moment dans ce coin de la Guyane.
Ce qu’il faudrait maintenant, c’est réfléchir à comment améliorer cela avant d’intervenir sur les connaissances en matière de vie sexuelle."