Projet Oyapock Coopération Santé
Les résultats sur l’axe VIH étant en cours de pérennisation, le 2e axe portant sur les violences faites aux femmes a pu débuter au 3e trimestre 2019. Ce démarrage a coïncidé avec le Grenelle des violences conjugales porté au niveau national par Marlène Schiappa.
Violences faites aux femmes et violences conjugales : de quoi parle-t-on ?
« La violence faite aux femmes » est définie depuis 1993 par les Nations Unies comme « tous les actes de violence dirigés contre le sexe féminin, et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée » (1).
Ces violences sont perpétrées contre des femmes parce qu’elles sont des femmes, dans un contexte global d’inégalités entre les hommes et les femmes. Ces violences peuvent être à l’échelle de l’individu : violences conjugales, violences sexuelles, harcèlement sexuel, mais également sociétales et/ou institutionnelles : inégalité salariale, sexisme, violences obstétricales…
Les violences conjugales sont basées sur un rapport de domination. Elles sont définies comme un processus durant lequel le partenaire “exerce sur l’autre des comportements agressifs, violents et destructeurs”. L’association Solidarité Femmes note qu’il s’agit “d’un abus de pouvoir dans une relation privée ou privilégiée où l’un des partenaires utilise un rapport de force pour contrôler l’autre”. Les victimes sont alors enfermées dans un cycle d’où il est difficile de sortir sans aide.
Les violences au sein d’un couple peuvent être multiples et peuvent prendre plusieurs formes : verbales, psychologiques, physiques, sexuelles, économiques et patrimoniales, administratives, sur objet, cyber violence.
État des lieux à Saint-Georges de l’Oyapock
Depuis septembre 2019, la sage-femme du Centre Hospitalier de Cayenne (CHC) chargée de mission sur le projet OCS coordonne l’axe violences faites aux femmes. Le premier travail a été d’identifier les partenaires locaux et régionaux afin de débuter un travail partenarial sur la thématique, en ciblant tout d’abord Saint-Georges de l’Oyapock. Dans un second temps, le projet s’étendra sur l’Est Guyanais et en transfrontalier.
- Un cycle de formation des professionnels des différents secteurs (justice, judiciaire, médiation, associations, médico-social…) a débuté dès janvier 2020, en partenariat avec l’Association l’Arbre Fromager, association de référence au niveau régional. Il se poursuivra tout au long du projet avec divers intervenants. Ces formations permettent aux professionnels d’acquérir des connaissances communes nécessaires à un bon accompagnement des victimes.
- De janvier à juin a été élaboré un état des lieux sur les violences conjugales à Saint-Georges de l’Oyapock : une revue de la littérature et 21 entretiens semi-directifs auprès des professionnels locaux ont été réalisés. Ce diagnostic a permis d’identifier les ressources et les besoins et d’établir un plan d’action.
- Un annuaire local résulte de ce travail d’état des lieux et de mise en place d’un réseau de prise en charge et d’accompagnement. Cet annuaire sera mis en ligne afin de mettre à jour régulièrement les contacts des acteurs.
- Des outils de communications ont été recherchés et adaptés sur la thématique des violences, et un travail en partenariat avec GPS a été débuté.
Deux évènements ont été organisés à Saint-Georges de l’Oyapock avec les partenaires locaux :
- Un petit déjeuner avec théâtre forum et débats, le 25/11/2019, journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes avec les partenaires locaux
- Une journée de bien-être pour la journée mondiale du droit des femmes (08/03/20), avec des ateliers massages, yoga, coiffure, manucure, repas, ainsi qu’un groupe de parole riche en libération de la parole (fort en émotions et instructif.)
Pour conclure cette première année de travail sur les violences faites aux femmes à Saint-Georges de l’Oyapock, une rencontre partenariale a eu lieu 12 octobre 2020 afin de présenter le diagnostic, et de faire un bilan sur cette année écoulée. Des professionnels du médico-social, de la justice, de la médiation, des institutions, de l’éducation nationale, et du milieu associatif étaient présents.
Perspectives du projet pour 2020-2021
Le travail en réseau débuté va se poursuivre et s’enrichir ainsi que les actions initiées (évènementiel, cycle de formation, prévention, outils de communication, protocoles…). L’ouverture prochaine d’un accueil de jour à Saint-Georges de l’Oyapock au sein des locaux de l’association !Dsanté permettra d’élargir les champs d’actions et d’accompagnement des femmes et des jeunes.
C'est en continuant de travailler tous ensemble, que nous pourrons avancer dans la lutte contre les violences conjugales et les violences sexistes en général. Soutenons les victimes : "Nous vous entendons. Nous vous voyons. Nous vous croyons".
